Lettre de ContrAtom à Madame Gro Harlem Brundtland
samedi 29 septembre 2007
par ContrAtom

A Madame Gro Harlem BRUNDTLAND Directrice générale de l’Organisation Mondialede la Santé GENEVE

Genève, le 12 février 2001

Madame la Directrice générale,

En 1957, un groupe de vingt experts conviés à Genève par l’OMS “estime que le bien-être des descendants de la génération présente est menacé par l’emploi grandissant de l’énergie nucléaire et des sources de rayonnement.”

La publication de ce rapport par l’OMS va provoquer une vive réaction du lobby nucléaire qui redoute de voir l’opinion publique s’opposer à ses projets de développement. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) est alors créée dans le but “de hâter et d’accroître la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier.”

Deux ans plus tard, l’AIEA conclut, au sein de l’ONU, un accord avec l’OMS : Désormais, l’AIEA contrôle les recherches et les publications de l’OMS sur le sujet.

L’organisation que vous avez l’honneur de diriger n’est ainsi plus en mesure d’honorer sa Constitution qui prévoit d’aider à former une opinion publique éclairée en ce qui con-cerne l’impact du nucléaire sur la santé des peuples et des générations futures.

Voilà qui explique l’attitude pour le moins ambiguë de l’OMS dans les nombreux débats provoqués par les conséquences sanitaires de l’usage civil et militaire de l’énergie nucléaire.

Le moment est venu, pour l’OMS, de s’affranchir des liens contre nature qui la lient au lobby nucléaire.

Sur des sujets aussi préoccupants pour l’avenir de notre Planète que Tchernobyl, les faibles doses de radiations et le recours croissant à l’uranium appauvri pour des usages civils et militaires, le monde entier attend de l’OMS qu’elle se prononce clairement et librement sur la base de travaux scientifiques irréprochables.

Les soussignés vous demandent instamment d’entreprendre sans tarder toutes les démarches nécessaires pour retrouver votre totale indépendance.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Directrice générale, l’expression de notre très respectueuse considération.

CONTRATOM

Raymond Beffa, Anne-Cécile Reimann, Paul Bonny
président vice-présidente membre

NB : Cette lettre est proposée dès aujourd’hui à la signature de tous ceux souhaitent une OMS forte et digne de foi.

Copie de la présente est adressée à M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU