No 76, décembre 2004
lundi 1er octobre 2007
par ContrAtom

Chères, chers ContrAtomistes,

Le 7 novembre dernier, Sébastien Briat, militant antinucléaire de 22 ans, est mort, fauché par un convoi de déchets nucléaires, à Avricourt, près de Nancy. Ce jeune militant français faisait partie d’un groupe de quatre manifestant-e-s qui tentaient de stopper le train porteur d’une douzaine de containers de déchets vitrifiés hautement radioactifs, en route vers le centre de stockage de Gorleben en Allemagne.

« Dans une démarche non violente, Sébastien Briat est décédé en interpelant l’opinion publique sur le caractère inacceptable de l’industrie nucléaire et de ses déchets. Son appel doit être entendu. » a souligné, dans un communiqué, l’organisation française « Sortir du Nucléaire » au lendemain du drame.

Ce tragique accident démontre (si cela est encore à démontrer) l’extrême danger que représentent de tels transports ! Qu’en est-il des mesures élémentaires de sécurité devant accompagner obligatoirement une cargaison de ce type ? L’hélicoptère de surveillance – censé précéder en permanence le convoi – était absent au moment de l’accident, parti faire le plein de carburant !! Et comment se fait-il qu’un train chargé de si dangereux colis roule à la vitesse d’un banal train de marchandises, soit 100 km/h, alors qu’il devait s’attendre à trouver à tout moment des obstacles sur les voies et qu’il avait déjà dû stopper à plusieurs reprises dans la matinée ? « Sortir du Nucléaire » met en évidence le manque de moyens de surveillance que l’industrie nucléaire française a placé autour de ce convoi.

Après une médiocre couverture médiatique, le drame d’Avricourt a été noyé dans l’indifférence. Les gros médias français ont traité le décès de Sébastien rapidement, entre deux tranches de faits divers, car il s’agissait pour eux, au mieux, d’un fait divers, au pire, d’une superbe occasion de remettre en cause les actions de ceux qui organisent la résistance à la bonne marche du système établi.

A ContrAtom, nous avons été consternés à l’annonce de la mort de ce jeune militant. Nous ne connaissions pas Sébastien Briat, mais nous le ressentons très fortement comme l’un des nôtres. Dans ce moment de grande tristesse, le sentiment d’appartenance au mouvement antinucléaire se fait plus fort, de même que l’émergence de l’idée qu’une résistance collective et internationale s’impose !

L’atome revient en force partout. La hausse du prix du pétrole, le réchauffement climatique, la perspective d’un épuisement des énergies fossiles, redonnent du poil de la bête à la secte atomique qui agite le spectre de la pénurie pour convaincre les populations de la nécessité de construire de nouvelles centrales nucléaires.

La planète est en danger ! Réfléchissons ensemble aux moyens de rassembler les forces existantes tant des individus que des organisations concernées par le sort de notre Terre et montrons-nous capables d’opposer une résistance collective à la course vers l’abîme, dépassant les frontières et les catégories.

Anne-Cécile