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Articles par thèmes :
Déchets - Retraitement
Journal par No :
No 62, février 2002
Auteurs :
Anne-Cécile Reimann Philippe Gobet
No 62, février 2002
Publié le samedi 29 septembre 2007

Laurence Traber et Fabian von Beerten :

Anne-Cécile Reimann :

Luc Douillard :

Philippe Gobet :


Gorleben will leben

Gorleben veut vivre

A propos de la grande résistance contre le dernier transport nucléaire de La Hague à l’Allemagne

De l’action pour commencer…

Un groupe de quarante personnes court à travers champs en direction d’une voie de chemin de fer, l’un d’eux portant un énorme tuyau dans un sac à dos. Dix policiers lourdement armés les attendent sur les rails faisant des moulinets avec leurs matraques en leur criant de « se casser, bande d’enfoirés ». Huit hélicoptères tournoient dans les airs, de plus en plus de policiers arrivent en voiture. Voici le Wendland, une région rurale du nord de l’Allemagne, le 13 novembre 2001, pendant que le reste du monde s’inquiète à propos du terrorisme et de la guerre.

Un peu d’histoire

La résistance contre le nucléaire dans le Wendland commence il y a environ 25 ans, lorsqu’une mine de sel abandonnée près du village de Gorleben est choisie pour entreposer « temporairement » des déchets nucléaires. Le projet de faire de ce village les premières toilettes hautement radioactives d’Allemagne est poursuivi depuis.

Les compagnies désireuses d’acheter la mine pour y enfouir les déchets radioactifs font une offre intéressante à un compte de la région auquel elle appartient. Ce dernier repousse l’offre, refusant de prendre une telle responsabilité face aux habitants de la région, mais doit finir par la vendre contraint qu’il est par les tribunaux.

A ce moment des centaines de personnes de la région ainsi que d’autres venant de toute l’Allemagne occupent l’entrée de la mine et commencent à construire des habitations pour rester plus longtemps. Des familles entières viennent pour une visite ou pour plusieurs semaines ; de plus en plus de monde, dans cette région traditionnellement plutôt conservatrice, réalise que cela concerne son futur et soutient d’une façon ou d’une autre le nouveau « village ».

La police intervient, détruisant le village et chassant les occupants à l’aide de tanks, gaz lacrymogènes et matraques ; il ne reste pas un caillou dans les environs, tous ramassés et enlevés par les villageois pour éviter tout débordement lorsque la police arriverait. Dès lors la résistance est créative, massive et déterminée, mais il y a toujours un consensus au sein du mouvement afin que personne ne soit jamais blessé ou menacé.

Au début des années 90 les travaux dans l’ancienne mine de sel proche de la rivière Elbe, ayant progressé, le premier transport Castor contenant des matériaux hautement radioactifs est acheminé depuis le centre de retraitement français à La Hague.

Le contenu est amené en train, mais comme le rail s’arrête dans une ville à 20km de Gorleben la distance restante doit être effectuée en camion. La route qu’ils empruntent est le point central de la manifestation. Lors du second transport la résistance s’étant amplifiée, des milliers de policiers doivent protéger la route. C’est l’action policière la plus coûteuse de l’histoire fédérale allemande.

100 millions de DM pour maintenir l’ordre… Le troisième transport a lieu en mars 1997 ; cette fois, 18000 policiers doivent le protéger sur tout le tronçon allemand contre plus de 20000 manifestants déterminés, le plus grand nombre se trouvant sur les derniers 70 kilomètres.

Le train est bloqué pendant des heures par des gens s’enchaînant au rail, (la voie est fermée pour les trains normaux pendant la durée du transport). 500 tracteurs des fermes alentour soutiennent les manifestants en paradant autour de la mine. Plus tard, plusieurs d’entre eux bloquent une importante route d’approvisionnement de la police et d’autres routes, y compris celle du Castor.

Des centaines de personnes creusent des tunnels sous cette route pour empêcher les camions de l’utiliser. Quand le convoi arrive des tas de paille brûlent partout, l’épaisse fumée empêchant la police de voir des groupes se diriger vers la route pour la bloquer. La police clame que les manifestants tirent des boulons à la fronde, mais plus tard il s’avère que c’était des agents provocateurs. Néanmoins il y de violentes bagarres entre des activistes du black block et des policiers, mais le plus grand nombre de personnes est blessé au cours des actions entièrement non violentes.

L’activité des forces de l’ordre coûte 100 millions de DM ( !), la crédibilité de la police est complètement perdue dans la région et sa réputation souffre dans toute l’Allemagne.

Des doses mille fois plus élevées que prévu

Peu après il s’avère que durant les 10 dernières années la radioactivité à la surface des containers du Castor avait été jusqu’à mille fois plus élevée que le maximum autorisé de 4 becquerels. Les membres du gouvernement l’avaient su sans intervenir. Les conséquences de ce scandale sont un arrêt absolu des transports pendant quatre ans, jusqu’en 2001. Les convoyages recommencent alors, les premières usines pleines de déchets devant fermer leurs portes sans autorisation de transfert. Il n’y a aucune amélioration cruciale de la sécurité du Castor ; en novembre 2001, un pointage du Castor se dirigeant vers La Hague comptait à nouveau 7000 becquerels, celui-ci avait été « nettoyé » avant le départ du transport.

Endormir les manifestants ?

Le gouvernement avait espéré que durant cette longue période d’arrêt la résistance « se serait endormie ». Ceci se révèle être entièrement faux : une fois de plus plusieurs milliers de personnes montrent leur désapprobation de façon des plus diverses pendant toute une semaine avant l’arrivée du train. Quatre activistes s’enchaînent à un énorme bloc de béton placé sur le rail et bloquent le train pendant 17 heures, par un froid mordant mais sous le regard de toute la république. Les voies de chemin de fer ainsi que les routes sont détruites à différents endroits, mais la police est bien mieux préparée à la créativité des manifestants.

Maintenant les compagnies veulent effectuer un transport tous les 6 mois pour Gorleben, dans l’intention d’épuiser les manifestants et d’habituer la population à leurs activités. Le transport de novembre dernier est un signe que ces espoirs vont échouer : alors que partout en Allemagne l’on se mobilisait contre l’OMC, à nouveau des milliers de personnes étaient présentes dans le Wendland.

Cette fois-ci, le convoi est déjà perturbé en France et à d’autres endroits sur le trajet allemand. La grosse manifestation a lieu le samedi 10 dans la grande ville la plus proche, Lüneburg. Elle réunit 10000 militants, dont beaucoup se préparent à rester dans la région jusqu’à l’arrivée du train radioactif le mardi suivant. Comme tous les campements ont été interdits à la dernière minute par la police, les églises et beaucoup d’habitants de la région ouvrent leurs portes pour accueillir les manifestants venus d’ailleurs. Personne ne doit camper sous la pluie et le froid, et cela rend encore plus difficile le contrôle des foules.

Une journée bien remplie…

Pendant la journée, plusieurs événements plus ou moins organisés (concerts, blocages de route et rails) ont lieu.

Pendant la nuit, de plus petits groupes occupent la police en essayant d’atteindre le rail. Heureusement, aucun train ne roule depuis des semaines car un pont important a été brûlé : deux grandes remorques remplies de paille, pneus et essence ont été placées sous le pont et enflammées.

A nouveau, différentes personnes essaient de s’enchaîner au rail juste devant le convoi, un groupe le bloque pendant plus d’une heure avec un tube métallique.

Nous avons suivi deux personnes qui avaient elles-même préparé un énorme tuyau métallique destiné à être placé sous un rail et à y fixer leurs bras, chacune à un bout du tuyau. Avec cette technique le train pourrait facilement être stoppé une ou deux heures ; le problème est qu’il faut quelques minutes pour creuser et passer le tuyau sous le rail. C’est pour cela qu’elles sont entourées d’une quarantaine d’autres militants pour distraire les policiers.

Les forces de l’ordre sont nombreuses à cet endroit, et elles utilisent tout de suite des sprays au poivre et des matraques, malgré les évidentes intentions parfaitement pacifistes des militants. Elles leur font dégager la voie une demi-minute trop tôt… néanmoins la police est troublée et fait arrêter le train pour une demi-heure, jusqu’à ce que la situation soit éclaircie. Pendant ce temps-là une centaine de policiers, appuyés par huit hélicoptères et plusieurs chiens sont arrivés sur le lieu, ne sachant pas vraiment que faire avec leurs 20 prisonniers, après avoir frappé 4 d’entre eux.

Les résultats de ce dernier transport sont 100 personnes blessées dont plusieurs grièvement, quelques fractures et beaucoup de morsures de chiens : un homme s’est fait mordre 40 fois par un chien de policier qui l’attaquait sans répit, jusqu’à ce qu’il reste pris dans son bras. Le maître s’est trouvé dans l’obligation de briser les mâchoires de l’animal… Les coûts ont à nouveau atteint quelques dizaines de millions de DM et une fois de plus, la puissante industrie du nucléaire a montré son arrogance face aux habitants désespérés de toute une région ainsi qu’à la majorité des Allemands qui refuse l’énergie nucléaire depuis des décennies.

Cependant, la résistance n’est pas inutile : à l’origine il était prévu d’avoir un transport toutes les 2 semaines pour Gorleben, mais la police a autre chose à faire que de protéger des voies de chemins de fer ; c’est pourquoi le prochain convoi est seulement prévu pour le printemps prochain.

Laurence Traber et Fabian von Beerten


Youpi ! Nos déchets radioactifs rentrent au bercail !

Cette fois, c’est pour de bon, ils sont de retour nos jolis p’tits déchets ! On avait presque fini par les oublier, discrets qu’ils se faisaient, stockés en lieu sûr, là-bas, en terre étrangère. Le retraitement à La Hague, France et à Sellafield, GB, c’était tout de même une sacrée bonne combine pour les tenir éloignés le plus longtemps possible, ces satanés déchets ! Oh ! On avait bien de temps à autres un léger sentiment de culpabilité lorsqu’on entendait parler de wagons contaminés, de mer polluée, de plaintes émanant de parents d’enfants atteints de cancers autour des usines de retraitement, mais malgré tout, pour une bonne combine, c’était une bonne combine !

Seulement voilà, les contrats sont les contrats et il faut les respecter : après 25 ans de stockage, il est stipulé que la maudite cargaison doit être retournée à son propriétaire. Nos autorités ont bien essayé de tergiverser quelque peu, de retarder l’inéluctable échéance car à Würenlingen (canton de Zürich), l’entrepôt destiné à abriter provisoirement tous les résidus atomiques du pays n’était pas encore tout à fait prêt pour l’accueil de la marchandise. Les autorités françaises commençaient même à marquer des signes d’inquiétude : allait-on oui ou non les reprendre nos déchets ?

Un premier convoi

Eh bien, c’est chose faite : le premier rapatriement de déchets de La Hague vers la Suisse s’est effectué dans la nuit du 11 au 12 décembre 2001 par train. Le convoi transportait 11 tonnes de déchets vitrifiés qui ont été entreposés comme prévu à Würenlingen. Ce n’est évidemment qu’un début : les autres convois vont suivre à raison d’un ou deux par année pendant une trentaine d’années. Les contrats passés avec la France portent sur au moins 765 tonnes de combustible nucléaire irradié. On n’a pas fini de rigoler !

A titre de protestation, une douzaine de militants de Greenpeace ont pris d’assaut la grue de transbordement de Würenlingen « pour attirer l’attention sur l’absurdité et la dangerosité du retraitement du plutonium ainsi que sur les risques que comportent les transports à travers l’Europe ». Avant même le départ du convoi d’autres militants de Greenpeace ont protesté symboliquement contre le train nucléaire en occupant les voies de la gare SNCF de Valognes (France).

Ethiquement parlant, il est évidemment difficile de s’opposer au retour de ces déchets, mais les actions spectaculaires de Greenpeace ont le grand mérite d’alerter l’opinion publique sur le fait que nos déchets nucléaires existent bel et bien, qu’ils sont de retour et que nous aurons à nous en préoccuper ! Nous en reviendrons toujours à la même question : « nos déchets nucléaires qu’en faire ? » Question qui n’implique évidemment qu’une seule réponse : « Cessons d’en faire ! »

Le retraitement : une hérésie

Quant au retraitement, il s’agit bien là d’une complète hérésie ! Les dégâts incommensurables infligés à l’environnement par les rejets radioactifs en mer, via l’usine de retraitement de La Hague, le scandale de l’usine de Sellafield impliquée dans la falsification systématique de données touchant à la sécurité et surtout à la production de combustible MOX contenant du plutonium, les dangers liés aux transports (irradiation des wagons, risque d’accidents ferroviaires, etc.…) tout cela amène à la conclusion qu’il faut absolument arrêter la technologie du retraitement. Ce postulat est d’ailleurs étayé par le rapport officiel demandé en juillet 2000 par M. Jospin, rapport intitulé : « Etude économique prospective de la filière électrique nucléaire », mieux connu sous le nom de « Rapport Charpin » qui affirme clairement dans ses conclusions que le retraitement et le recyclage du combustible nucléaire irradié ne sont pas efficaces. Ce même rapport soutient en outre que le retraitement ne se justifie pas non plus d’un point de vue économique. De ce fait, ce document explique bien pourquoi, les uns après les autres, les pays engagés dans l’exploitation de l’énergie nucléaire se retirent de la filière du retraitement ou songent à le faire sauf...la Suisse ! qui est sur le point d’adopter une loi pronucléaire qui cautionne notamment la filière du retraitement !!!

Quelle bande de crétins là-haut !

Anne-Cécile Reimann


Le plutonium de la Hague pourrait exploser spontanément

Mieux qu’à Toulouse ! On savait déjà, suite à l’actualité post-attentat, qu’un avion s’écrasant sur le centre de retraitement de la Hague (Manche) produirait une pollution égale à 60 ou 70 fois Tchernobyl...Mais depuis, on a appris bien pire (dans l’indifférence générale des médias parisiens). Vendredi 12 octobre 2001, sur demande du préfet, un ingénieur en retraite a témoigné devant la commission de surveillance de stockage des déchets radioactifs de la Manche. Confirmant qu’il n’est pas antinucléaire, l’ingénieur Christian Kernaonet a voulu libérer sa conscience, et a confirmé ce dont on se doutait : de 1969 à 1977, les fûts radioactifs ont été classés n’importe comment, certains baignant dans la nappe phréatique, tandis que les bordereaux d’inventaire étaient incomplets.

Mais vient la révélation la plus effrayante : Alors que le site contenait pas moins de 100 Kg de plutonium disséminés, les fûts concernés ont été « reconcentrés ». D’où le risque de « criticité ». De quoi s’agit-il ? D’une explosion spontanée. On sait que la chaleur d’une centrale nucléaire provient de l’accumulation de matières radioactives, concentration qu’on régule en douceur, en écartant ou en rapprochant à temps voulu les barres d’uranium enrichi, afin d’éviter que le réacteur ne s’emballe et n’explose. On sait également que le plutonium est un poison artificiel à côté duquel des fléaux comme l’amiante, les prions et le bacille du charbon ne sont que des maux infiniment moindres. En matière de plutonium, la dose mortelle pour l’être humain se situe au millionième de gramme. Produit inévitable de l’industrie nucléaire civile, le plutonium ne sert guère qu’à produire des bombes, et sa durée de demi-vie est de 24 000 ans !

Les moines carolingiens

Si les moines carolingiens avait eu la mauvaise idée de découvrir la radioactivité, des gens d’armes du roi auraient du garder sous haute surveillance les sites pollués depuis Charlemagne, avant de succéder sans heurts aux bandes révoltées durant les guerres civiles et les jacqueries, puis aux agents républicains après 1789, aux troupes allemandes d’occupation, etc. Et il ne nous resterait quand même jamais que 23 000 ans de « demi-vie » pour surveiller encore et toujours ces même sites. (Ceci n’est d’ailleurs rien à côté de l’uranium 235 et 238, du potassium 40 et du thorium 232, produits radioactifs dont la demi-vie se calcule... en milliards d’années !). Voilà ce qu’on appelle le respect des générations futures ! Et tout cela pour un mode de production d’énergie qui n’est même pas rentable, qui a surtout servi des intérêts financiers privés considérables, ne protège pas réellement de l’effet de serre, et consacre la vulnérabilité de la France (là où on croyait garantir son indépendance). Et bien voilà la garantie que les manuels d’histoire-géo de l’an 5000 se souviendront à coup sûr de la courte période 1950/2000+, en exécrant pour l’éternité la lâcheté et l’inconscience des Français de cette époque, la nôtre.

Une explosion nucléaire spontanée à La Hague ?

« Le risque Zéro ne peut être garanti », confirme l’ANDRA (agence nationale des déchets radioactifs). La DRIRE pense le contraire (mais c’est également ce qu’elle avait garanti à Toulouse !).

Comme dit « Ouest-France », sortant de sa réserve, c’est « Edifiant et préoccupant ».

Source « Nucléaire : les inquiétudes d’un ingénieur », par Jean-Pierre Buisson, samedi et dimanche 13/14 oct. 2001, « Ouest-France », p.6

Luc Douillard, président de l’association « Nantes Est Une Fête (N.E.U.F.)


Et dans votre café, un ou deux cubes de plutonium ?

Les nouvelles rassurantes se suivent et se ressemblent à quelques détails amusants près.

Vingt-trois boîtes contenant du plutonium d’une valeur de près de 65.000 dollars sur le marché noir, ont été saisies à Tbilissi en Géorgie. Le plutonium, qui était caché dans des boîtes métalliques sous du café soluble, a été saisi dans plusieurs appartements d’un quartier de la capitale géorgienne, selon l’agence Itar-Tass. Trois habitants de Tbilissi ont été arrêtés et une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer comment ils avaient pu se procurer cette substance hautement radioactive.

pg/ AFP 15 octobre 2001

 
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