No 74, juin 2004
lundi 1er octobre 2007
par ContrAtom

Chères, chers ContrAtomistes,

Le 23 juin prochain se tiendra la traditionnelle Assemblée générale de ContrAtom, exercice un peu formel, mais aussi belle occasion de se rencontrer, de faire plus ample connaissance et de partager un moment d’échange sur le thème de notre cheval de bataille commun : la lutte antinucléaire !

Cette lutte, justement, qui est soumise à rude épreuve ces derniers temps :

La construction de l’EPR nous pend au nez, tous les dés sont pipés et les jeux sont faits d’avance. Présentée comme un choix stratégique pour la France, la construction de ce nouveau réacteur ne répond en rien aux enjeux énergétiques et environnementaux qui se présentent pour les trente prochaines années. Bien au contraire, ce projet rendra stériles tous les efforts nécessaires de diversification énergétique vers la maîtrise des consommations et les énergies renouvelables. L’expérience montre qu’aucun pays ayant décidé de développer le nucléaire n’a mis en place une politique de sobriété et d’efficacité énergétique et/ou développer les énergies renouvelables. A l’inverse, au Danemark et surtout en Allemagne, le développement des alternatives n’a vraiment pris son essor qu’à la suite d’une décision de rupture et de sortie du nucléaire.

Ce nouvel engouement pour le nucléaire donne des idées aux électriciens suisses qui, confortés par le rejet des initiatives antiatomiques de mai 2004, rêvent eux aussi d’une relance du nucléaire sur sol helvétique. « Nous avons besoin d’une nouvelle centrale nucléaire à l’horizon 2025. Il faudrait lancer dès à présent les études du projet » lance sans vergogne Allesandro Sala, ex-patron du groupe électrique Atel ! Comme si l’on n’avait pas déjà assez de souci avec nos cinq centrales vieillissantes dont certaines veulent d’ores et déjà jouer les prolongations, telle la centrale de Beznau II. En effet, la demande de suppression de la limite de durée d’exploitation de cette vieille casserole, déposée par la Société suisse d’électricité du Nord-Est de la Suisse, est actuellement mise à l’enquête publique. Quand on sait que la mise en service de cette centrale date de 1972 déjà, on est parcouru de frissons d’angoisse…

Connaissant les terribles conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et l’existence de tonnes de déchets mortels qui s’amoncèlent aux quatre coins de la planète sans aucune solution pour leur gestion, on ne peut être qu’atterré par tant de manque d’éthique, d’irresponsabilité et d’inconscience de la part de nos décideurs politiques, aiguillonnés qu’ils sont par la toute puissance de l’économie et du profit. L’heure est donc plus que jamais à la résistance. Organisons-nous le mieux possible, serrons les rangs, épaulons-nous pour trouver la force de résister à cette déferlante folie nucléaire. A ContrAtom nous ne sommes pas assez nombreux. Aidez-nous à trouver des membres et à diffuser notre journal. Dans chaque personne que nous côtoyons, il y a sans doute un-e antinucléaire qui sommeille, c’est une évidence : si on tient tant soit peu à la vie, on ne peut qu’être antinucléaire. Donnons donc l’alarme, secouons notre entourage ! Il y a urgence, les nouveaux chantiers atomiques sont sur le point de démarrer et les cobayes ce sera nous !

Résistance !

Anne-Cécile